Notre nouvel adhérent Patrice Chaveau, recherche des informations sur sa famille qui résidait au 49 rue de Merlan.

vers 1900

entrée du n°49

aujourd’hui

 

Voici sa demande :

Je me présente,  Patrice CHAUVEAU, fils d’Arsène CHAUVEAU et de Renée Marie-Louise BIGOT née en septembre 1932 à Noisy-le-Sec, domiciliée au 49 rue de Merlan.

Renée, Marie-Louise Bigot

Maman et mes grands-parents maternels

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mes grands-parents-maternels sont :

¤ grand-mère : Isabelle Émilie Marie ROUCHAUSSEE, née le 16 décembre 1909 à Noisy-le-Sec, au domicile des parents 112 rue de la Forge,  fille de René Jean Baptiste ROUCHAUSSEE & Marie DELHERME (mes arrière-grands-parents-maternels).

¤ grand-père : Robert Charles BIGOT, le 3 février 1909 à Romainville, domicilié au 49 rue Gabriel Husson à Romainville. Fils de Charles Louis BIGOT & Marie Joséphine OUDARD (mes arrière-grands-parents-maternels)

Mes grands-parents se sont mariés à la « Maison Commune » de Noisy-le-Sec le 3 octobre 1931, leurs témoins étaient  Raoul Joseph DALMAIS et Andrée Mélanie BIGOT. De leur union, ils ont eu 2 filles : Renée (maman) et Roberte (ma tante), toutes les deux nées à « Noisy-le-Sec ».

Mariage des grands-parents maternels Rouchaussée – Bigot

Grands-parents maternels Rouchaussée-Bigot

Mon grand-père est décédé le 3 février 1965 au domicile, durant la nuit dans son sommeil (à la suite d’un arrêt cardiaque) et ma grand-mère le 11 mai 1977 à l’Hôpital Jean Verdier de Bondy, (à la suite d’une leucémie foudroyante), tous les deux domiciliés au 49 rue de Merlan à Noisy-le-Sec

Par ailleurs, le dernier domicile de mes arrière-grands-parents-maternels René Jean Baptiste ROUCHAUSSEE & Marie DELHERME était le 49 rue de Merlan à Noisy-le-Sec, logement au-dessus de mes grands-parents-maternels Robert Charles BIGOT & Isabelle Émilie Marie ROUCHAUSSEE.

Marie Delherme

René, Jean Baptiste Rouchaussée

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Si je ne me trompe pas, dans la cour du 49 rue de Merlan  il y avait un fabricant d’enseignes et dans la rue la « Charcuterie Lenain » qui est devenu ensuite le « Café-Tabac Subernielle » (tenu ensuite par la famille « Denyttenaere » à partir de 1969). Sauf erreur de ma part, il y avait également au rez-de-chaussée de la cour, la famille MOINE, amis des grands-parents et de maman.

  ¤ pastille verte = mon grand-père

   ¤ pastille bleue = ma grand-mère

   ¤ pastille orange = ma mère

   ¤ pastille jaune = ma tante (sœur de maman)

   ¤ pastille rouge = mon père

J’ai eu la chance de connaître mes arrière-grands-parents-maternels et malgré mon jeune âge à l’époque (étant né en 1956) je garde quelques souvenirs d’eux. Concernant mes grands-parents-maternels, les souvenirs sont bien ancrés : lorsque mon grand-père est parti vers les étoiles j’avais 9 ans et lorsque ma grand-mère l’a rejoint j’avais 21 ans. Par ailleurs, maman m’a raconté plein de souvenirs, entre-autre de mon grand-père-maternel et d’elle-même au regard de la période de guerre 39-45 qu’elle a vécue alors qu’elle était enfant (7 ans en 1939, 13 ans en 1945), en voici quelques brides.

Lors de nos échanges de cette période douloureuse (cela lui faisait du bien de pouvoir m’en parler), maman me décrivait comme si c’était hier, les sirènes alertant d’un probable bombardement et alors c’était la descente en 4ème vitesse dans la cave pour l’ensemble de sa classe avec la maitresse. Elle se rappelle très bien le bombardement durant la nuit du 18 au 19 avril 1944, elle m’a expliqué l’objectif des troupes alliées anglaises de viser la Gare de Noisy le sec : elle a gardé en mémoire pas mal de détails entre-autre les dommages collatéraux que le bombardement avait produits. A propos de ce bombardement, heureusement que la rue de Merlan a été très peu touchée, sinon je ne serais pas en train de vous parler en ce moment. Par ailleurs, elle a été défenestrée, au domicile, par la Gestapo, à l’âge de 11 ans (heureusement qu’elle a pu se rattraper, mais elle a tout-de-même gardé toute sa vie une grosse cicatrice à son bras), ces derniers cherchant avec vigueur mon grand-père, qui avait heureusement réussi à se cacher (mon grand-père étant un militant communiste, il était également en lien avec le réseau de résistance du secteur, il était donc activement recherché par la Gestapo tout comme les juifs). Elle me parlait également des restrictions alimentaires : au début de l’année 1940, le gouvernement avait décrété la mise en place des cartes de rationnement (pain, viandes, graisse, etc…), chaque personne devait remplir une déclaration afin d’être classé dans une des catégories prévue pour l’alimentation et le charbon (E pour les enfants âgés de moins de 3 ans, J1 pour les enfants âgés de 3 à 6 ans, J2  pour les enfants âgés de  6 à 12 ans, etc….). Ce décret imposer également la fermeture des pâtisseries. Les rations journalières étaient de 180 grammes par semaine pour la viande, de 500 grammes de sucre par mois. Le lait était réservé à certaines catégories. Les topinambours remplaçaient les pommes de terre et dans la cuisine, le saindoux sert de beurre. Sur des tartines de pain grises (le pain était rare et il contenait beaucoup de son), pas de chocolat, pas de banane,…. Un des rares gâteaux sucré qu’a pu goûter maman à ce moment-là, ce sont les « biscuits sur-vitaminés » distribués aux enfants comme « complément alimentaire ».

Mon grand-père : il était depuis fort longtemps membre du Parti Communiste de « Noisy-le-Sec », il était très connu et très apprécié par les habitants du « quartier de Merlan », c’était un militant exemplaire, c’est son attachement au Parti qui l’avait fait désigner par ses camarades « secrétaire de la – Cellule Parti Communiste Merlan – ». Le dimanche d’avant son décès, sous la pluie, il diffusait « Humanité Dimanche ».

Grand-père maternel Robert Charles Bigot

Article de La Voix de l’Est

 

Avec une petite minorité d’habitants de Noisy-le-Sec, il a résisté héroïquement à l’occupant allemand, en étant membre d’un réseau de résistance, non armé, en agissant localement, prenant des risques pour sa vie et celle de la famille. Une anecdote de la vie courante, un souvenir comme si c’était hier : mon grand-père était intraitable avec les imprudents de la route : je me rappelle, il ouvrait la vitre de la voiture et crier « chauffard du dimanche, tu as obtenu ton permis à la loterie ! ». Aujourd’hui il serait affolé s’il était sur terre, en voyant les quelques fadas du volant. Homme de caractère, mais particulièrement gentil, doux et attentionné, il était un véritable papa-poule pour ses petits-enfants. Grand-père, si tu m’entends depuis les étoiles, je voulais te dire que tu es et restera un grand monsieur, je suis fier de toi.

Grands-parents maternels (à droite sur la photo) au mariage de Gaby et Maria, 19 décembre 1964

Noisy-le-Sec, mai 68, réunion de famille au 49 rue de Merlan : nous étions chez les grands-parents pour le baptême de mon petit frère Sylvain (ma grand-mère Isabelle Émilie Marie BIGOT est la marraine et moi le parrain), il a été baptisé le lendemain des premières barricades au quartier Latin, évènements vus en famille aux infos télévisées le soir même chez mes grands-parents.

Je dédie naturellement cet article à mon grand-père, ma maman et ma grand-mère.

Ma grand-mère maternelle et Maman

Les habitants de Noisy-le-Sec qui ont connus maman, mes grands-parents et arrière-grands-parents, n’hésitez-pas à me contacter, à me faire part de commentaires, de souvenirs, d’anecdotes, cela me ferait sacrément plaisir et alimentera mon manuscrit « Mémoire vivante – Tranche de vie, récit rétrospectif en prose ». En attendant, je vous souhaite à tous une bonne fin d’été.

Bien cordialement

Patrice Chauveau